JANVIER
1994
Vol
Air France AF 3532 28 janvier 1994
Jean-Charles
Duboc (C), commandant de bord du vol Air France AF 3532, assurant
la liaison Nice-Londres le 28 janvier 1994, est assisté de
Valérie Chauffour, copilote (V). A 13 h 14, alors qu'ils sont
en vol de croisière à l'altitude de 11900 m, aux environs
de Coulommiers en Seine-et-Marne, par d'excellentes conditions
météorologiques, le chef steward, alors présent dans le poste
de pilotage, signal un phénomène lui paraissant être un ballon
météorologique. Son observation est aussitôt confirmé par
le copilote. C, qui le voit à son tour, pense tout d'abord
qu'il s'agit d'un avion en virage à 45° d'inclinaison.
Très
rapidement cependant, tous les trois s'accordent pour constater
que ce qu'il voit ne ressemble à rien de ce qu'ils connaissent.
L'excellente visibilité et la présence d'altocumulus permettent
à C d'estimer que le phénomène est à l'altitude de 10500 m
et à une distance d'environ 50 km. Compte tenu de son diamètre
apparent, ils en déduisent que l'engin est de grande taille.
Ils sont frappés par les changements de formes de l'engin
qui leurs apparaît tout d'abord sous l'aspect d'une cloche
de couleur brune, avant de se transformer en lentille de couleur
brun-marron, puis de disparaître sur la gauche de l'appareil
d'une façon quasi instantané, comme s'il était devenu subitement
invisible. C rencontre au centre de contrôle de la Navigation
aérienne de Reims qui n'a aucune information sur une quelconque
présence de mobile aérien dans le voisinage.
Cependant,
en application de la procédure existante, Reims informe le
Centre d'opération de la défense aérienne (CODA) de Taverny
de l'observation faite par l'équipage et demande à C d'appliquer
dès l'atterrissage la procédure " Airmiss ". Le CODA a effectivement
enregistré au même moment une piste radar initiée par le centre
de contrôle de Cinq-Mars-La-Pile correspondant en lieu et
en heure au phénomène observé. Cette piste radar, qui a été
enregistrée pendant 50 secondes, croisent bien la trajectoire
du vol AF 3532 et ne correspond à aucun plan de vol déposé.
Il faut noter que le phénomène disparaît au même instant à
la vue de l'équipage et des scopes radars. Les investigations
menées par le CODA permettent à la fois d'exclure l'hypothèse
du ballon météorologique et de connaître la distance précise
de croisement des deux trajectoires et donc ramener à 250
m de long la taille approximative de l'engin. Il est noté
que le Centre régional de la navigation aérienne (CRNA) Nord,
qui traite 3000 mouvements par jour, n'a instruit que 3 cas,
dont celui du vol AF 3532, dans les sept dernières années.
|